Le Projet BAMiSA au fil des jours |
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document 09a |
juin 2023 | |||||||||||||||||||||||||||
Le Projet BAMiSA est maintenant riche de nombreuses façons de mettre en œuvre la lutte contre la malnutrition aux différents âges de la vie. Nous avons donc pris l’initiative d’ouvrir une sorte de ‘’Blog’’ sous forme de ce nouveau document pour permettre le partage des initiatives autour du Projet Bamisa, que ce soit dans le domaine de la prise en charge préventive ou curative des enfants malnutris, de l’éducation nutritionnelle, ou de la production artisanale de farine. Ce ‘‘Blog’’ est destiné à recueillir les informations envoyées par les acteurs du Projet BAMiSA à propos de leurs activités. |
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Témoignage du Dr Guido Groenen Le 14/06/2023La littérature anthropologique rapporte des descriptions de nourrissage des jeunes enfants faisant intervenir la pré-mastication par la mère. Le Dr Guido GROENEN nous donne un témoignage familial montrant que ces pratiques ne sont ni exotiques ni très anciennes puisqu’il s’agit de la Belgique, au milieu du siècle dernier. Ce témoignage pourrait figurer à côté de celui de JAKEZ HELIAS P. « Le cheval d’orgueil », qui écrit page 55 : « Tout le monde sait que la salive maternelle aide l’enfant à digérer la bouillie de blé ». (Edition PLON Terre Humaine Poche 1975). Voir aussi Document 05i « La Bouillie Concentrée Liquéfiée Littérature scientifique » Un remède de grand-mère. En parlant avec François de cette miraculeuse bouillie amylasée et de ses bienfaits dans le cadre de la malnutrition des nourrissons, il m’est revenu un souvenir d’enfance qui prend maintenant toute son importance. J’habitais dans la Campine, une région pauvre au nord-est de la Belgique ; une région de bouleaux et de tourbières où les aliments de base étaient le blé et la pomme de terre, des aliments riches en amidon. J’avais 6/7 ans, c’était dans les années 50, et je regardais effaré la fille de la voisine donner à manger à son bébé qui ne marchait pas encore. Yvonne van Mit Van Gestel (c.à d. la fille de Marie Van Gestel), une fille de la campine qui n’avait pas encore les habitudes de la grande ville, mâchouillait assidument ses tartines de pain et ses galettes de pommes de terre. Régulièrement, elle retirait de sa bouche une grosse boulette d’aliments qu’elle découpait en petits morceaux pour les fourrer dans la bouche de son bébé. Indigné par cette pratique que je trouvais répugnante, ma mère m’expliquait alors que beaucoup de mamans faisaient cela avant, du temps de ma grand-mère, du temps où l’on n’avait pas encore de bouillies spécifiques et que cela avait toujours fait de beaux bébés bien nourris. Bien sûr, les grands-mères ne connaissaient pas les enzymes et encore moins l’amylase, c’est la sagesse populaire transmise de mère en fille qui les faisait agir ainsi. Les enfants n’avaient pas encore de dents, macher leur nourriture les aidait à avaler et c’était l’explication la plus facile qui s’imposait. Maintenant que je suis grand et que les explications scientifiques viennent à notre secours pour expliquer quelques évidences, je comprends un peu mieux pourquoi cette pratique était si importante. Dans la salive, une enzyme très importante est là pour aider à la digestion. Les enzymes de façon générale sont des molécules produites par notre corps pour faciliter les réactions chimiques qui s’y produisent et aider le corps à fonctionner le mieux possible. L’amylase, présente dans la salive et le suc pancréatique, est une enzyme qui accélère la décomposition et la transformation des aliments lors de la digestion. Elle dégrade l’amidon en molécules plus petites, telles que le maltose. De la même façon que la bouillie amylasée de François permet de mieux assimiler les aliments farineux, les aliments machouillés à la salive amylasée d’Yvonne et de ces paysannes de la campine aidaient les nourrissons à mieux digérer les farines contenues dans les aliments proposés. La morale commune de ces deux histoires, celle de François et la mienne, c’est que l’on peut donner suffisamment à manger à un nourrisson mais si les aliments ne sont pas adaptés à sa digestion, le corps ne sait pas retirer le nutritif des aliments qu’il absorbe. L’amylase est donc une molécule simple et peu couteuse parfaitement adapté à la nutrition infantile.
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BENINjanvier 2023« Je rappelle que la bouillie Bamisa est une bouillie concentrée liquéfiée faite avec uniquement des produits cultivés localement et liquéfiée grâce à un malt obtenu également sur place. Avec les personnes motivées et dynamiques que sont Salamatou Babio et Richard Kohonou, chef du Centre Social de Pèrèrè, le Projet Bamisa avance à grands pas. Une réunion en avril dernier, organisée par Richard auprès de 100 jeunes agriculteurs avait abordé le sujet de la farine Bamisa afin de favoriser la culture des différents ingrédients nécessaires. Actuellement un projet est en cours de réalisation concernant la formation d’animatrices dispatchées dans leurs villages respectifs afin de diffuser les techniques de fabrication de la farine et de la bouillie. Ce projet a été financée par « Bana du Bénin » grâce à une subvention de l’association « François Avril ». Enfin après avoir pris contact avec Joseph Loco de l’association « France Bénin », la diffusion du projet Bamisa est en cours dans 2 villes du Bénin (Kpabegou et Lokossa) où Richard et Salamatou doivent aller effectuer une formation ». Dr Françoise MILSAN, La lettre de BANA n°18, mars 2023, Association Bana du Bénin 35 000 RENNES f.milsan@free.fr
En vidéo :
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MOZAMBIQUEL'association Douleurs Sans Frontière www.douleurs.org a développé au Mozambique un programme intégré visant a améliorer la prise en charge nutritionenelle des personnes vivants avec le VIH/SIDA(PVVIH) et à lutter contre la malnutrition des enfants. Ce projet s'appuie sur BAMiSA et l'agroécologie. Il s'est déroulé en 2021 et 2022. Le financement a été en grande partie assuré par la fondation EDF. M. Swan DIOT dsfmoz@douleurs.org qui a monté et animé le projet nous a envoyé le "Rapprt Narratif" de ce programme que vous trouverez ci-dessous. Ce programme montre la pertinence et l'efficacité d'une action de nutrition menée à partir des ressources locales.
télécharger le documemnt
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Extrême-Nord du Cameroun,
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Le Projet BAMiSA est présent à l’Extrême-Nord du Cameroun.Prise en charge des enfants sévèrement malnutris à KOZA. Par Sr Monique GABANA, communauté FSE, CODAS/CARITAS de MAROUA Version du 11/09/2022 « La région de l’Extrême-Nord du Cameroun est l’une des régions les plus vulnérables à la malnutrition. Selon les résultats de l’enquête nutritionnelle SMART effectuée en octobre 2018, la prévalence de la malnutrition aigüe de cette partie du pays est de 9,7% et le pourcentage de la malnutrition chronique est de 35,9% ». (Selon le site « 237 online.com » en date de novembre 2019 » La malnutrition s’est encore aggravée en raison de l’insécurité, malgré la présence de nombreux organismes et ONG (UNICEF, PAM, ACF, ALIMA, Croix Rouge Française, HKI, International Medical Corps (IMC), Médecins sans frontière (MSF)…, Sr Monique GABANA, a été missionné par le diocèse de MAROUA-MOKOLO pour développer le projet BAMiSA au Nord Cameroun. Lors de sa venue en septembre 2022 pour rencontrer quelques partenaires (comme Actions Solidaires Cameroun) et l’Association de Promotion du Projet BAMiSA (APPB), elle livre le témoignage suivant : « L’hôpital de KOZA ne reçoit plus de Plumpynut. Les enfants malnutris sont donc traités par de la Bouillie Concentrée Liquéfiée BAMISA. Au niveau local, vu l'enclavement de Koza et un accès difficile, nous avons des centaines d'enfants malnutris auprès de qui parviennent difficilement les rares aides destinées au relèvement des malnutris. En effet, Koza est une localité entourée des montagnes et frontalière du Nigéria (zone plus ou moins occupée par les Boko-Haram). Cette position géographique fait de Koza ‘’la délaissée’’. Les enfants que nous prenons en charge ont entre 6 mois et 5 ans. Les enfants sévèrement malnutris sans complication sont traité en ambulatoire et les enfants malnutris présentant des complications sont référé à l’Hôpital. Le protocole de prise en charge est simple, en ambulatoire comme à l’hôpital. Ils reçoivent d’emblée 4 BCL BAMiSA par jour. Pour les enfants hospitalisés, dès qu’ils vont mieux, c’est-à-dire en moyenne en 5 jours, ils sortent et sont pris en charge en ambulatoire au même titre que les enfants malnutris sans complications. Que l’enfant soit hospitalisé ou non, toutes les familles apprennent à liquéfier la bouillie épaisse. Lorsque la maman n’a pas assez de lait, elle peut aussi bénéficier de Bouillie BAMISA pour relancer la lactation. Pour le traitement en ambulatoire, l’enfant bénéficie de quelques sachets de farine BAMISA pour les semaines suivantes. Dans cette localité très pauvre, la plupart des familles n'a pas des ressources suffisantes pour s'acheter la farine BAMISA. Celle-ci est donnée ou vendue à prix social. Le financement de ces dons de farine pose, bien-sûr, problème ! » Son témoignage rejoint celui de sa consœur Sœur Marceline ITETSHE également chargée, avec elle, de santé nutrition à Caritas Maroua-Mokolo. « Sœur Marceline ITETSHE sillonne à travers son organisation, en moyenne 16 villages de la région par mois, pour enseigner aux familles les bonnes pratiques alimentaires. Pour cette religieuse qui a fait de cette maladie son combat, le meilleur traitement passe par la sensibilisation et la formation des familles, surtout les mamans à la préparation des aliments équilibrés, non seulement pour les enfants, mais aussi pour les adultes. « Mon objectif c’est la lutte contre la malnutrition à base des produits locaux. Nous montrons aux mamans que les céréales qu’elles reçoivent et qui viennent d’ailleurs, sortent de chez nous. Nous formons les animatrices qui à leur tour forment les mamans identifiées qui ont les enfants de moins de 5 ans. On les apprend à fabriquer la farine qu’elles consomment en famille. Elles reçoivent aussi les ustensiles pour une meilleure conservation et préparation. Chaque animatrice forme en moyenne 20 mamans qui doivent également former leurs voisins », explique cette nutritionniste.
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Compte-rendude la quatorzième Assemblée Générale de l’APPB.du 4 mars 2022voir le rapport |
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COURRIERS de L’APPB à l’OMS et au PAM
lire les messages |
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Programme « Urgence Malnutrition »,
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Age en mois |
Statut nutritionnel de l’enfant |
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Non malnutri : > -1 Z |
MAM Entre -1 et -2 Z |
MAS En dessous de -2 Z |
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4 à 6 mois |
≥ 1,50 g/kg/j |
≥ 3 g/kg/j |
≥ 4,50 g/kg/j |
6 à 8 mois |
≥ 1,15 g/kg/j |
≥ 2,30 g/kg/j |
≥ 3,45 g/kg/j |
8 à 10 mois |
≥ 1 g/kg/j |
≥ 2 g/kg/j |
≥ 3 g/kg/j |
10 à 12 mois |
≥ 0,85 g/kg/j |
≥ 1,70 g/kg/j |
≥ 2,55 g/kg/j |
Plus de 12 mois |
≥ 0,75 g/kg/j |
≥ 1,50 g/kg/j |
≥ 2,25 g/kg/j |
Tableau 1. Objectifs APPB de prise de poids par Kg et par jour,
en fonction de l’âge et du statut nutritionnel.
Le protocole de prise en charge des enfants est décritdécri plus précisément dans le Document APPB 07h(3)
Les enfants ont reçu quotidiennement des Bouillies Concentrées Liquéfiées (BCL)(4)(5) BAMiSA préparées à domicile selon la ‘’Recette 1+2+3’’ : 1 volume de farine + 2 volumes d’eau + 3 pincées de malt et de l’huile de palme rouge (HPR).
Les mères ont été formées à la préparation des BCL à domicile.
En ce qui concerne les quantités de bouillies, le protocole a été identique au protocole du cycle 5, soit :
Soit 56 sachets/enfant. Au total pour ce cycle 2 520 sachets ont été distribués.
Ce protocole du cycle 5 a été renforcé en ajoutant une cuillerée à soupe d’HPR de 10 ml, à chaque BCL à partir du troisième mois (Un retard d’approvisionnement en HPR n’a pas permis de commencer dès l’admission. En contrepartie, la distribution d’HPR à raison de 3 cuillerées à soupe par jour, s’est poursuivi jusqu’à la fin. Le protocole du cycle 6 n’est donc pas exactement celui décrit dans le Document APPB 07h(3)
La prise en charge des enfants est organisée dans le local de l’association Laabo Biiga, situé dans la cour du CSPS du secteur 21. Les enfants sont tous suivis en externe. Les personnes qui animent ce PUM sont bénévoles et travaillent en collaboration avec le personnel médical du CSPS qui participe au suivi anthropométrique.
45 enfants ont été pris en charge : 3 enfants de plus de 3 ans, 33 enfants entre 6 mois et 2 ans, et 9 enfants de moins de 6 mois. (Le cycle 5 avait aussi inclus 45 enfants mais n’avait inclus que des enfants entre 6 mois et 2 ans).
La durée de prise en charge des 45 enfants a été de 182 jours pour 27 d’entre eux, de162 jours pour 9 autres et 168 jours pour les 9 enfants de moins de 6 mois.
Pour les enfants de moins de 6 mois, ce sont les mères qui ont mangé les bouillies et l’HPR jusqu’à ce que leur enfant ait 6 mois, ceci dans l’esprit du Programme UNICEF des 1000 Premiers Jours et pour respecter l’allaitement exclusif jusqu’à 6 mois.
Le critère d’inclusion des enfants était un PB inférieur à 11,5 cm, c’est à dire en zone rouge du bracelet, sans tenir compte de leur âge ni de leur sexe. (Deux enfants à 11,6 cm aussi été inclus),
Le suivi a été régulier, tous les 15 jours : Mesure du Périmètre Brachial (PB), du poids et de la taille et inscription des évènements éventuels
A l’occasion de ce suivi, les familles ont reçu la quantité de sachets de farine BAMiSA et d’HPR nécessaire pour les 15 jours suivants.
Aucun enfant n’est décédé. Il n’y a pas eu d’abandon. Il semble qu’ils aient été peu malades pendant la durée du Programme. Il n’a pas été signalé de diarrhée. Seuls deux enfants ont eu un accès de fièvre (n° 4 et 25) et un enfant semble avoir une pathologie chronique (n° 15).
Cf. document ‘’Programme Urgence Malnutrition, Bilan du cycle 6’’(1).
Dans leur ensemble, il s’agit d’enfants souffrant de grave ou très grave malnutrition, comme en témoignent leur PB, poids et taille à - 2, - 3, - 4 Z.
Parmi les enfants de moins de 6 mois, certains étaient vraisemblablement prématurés ou hypotrophes, comme, peut-être aussi, certains d’enfants de plus de 6 mois. Le poids de naissance serait une indication intéressante, à noter pour les cycles suivants.
5.1. Le Périmètre brachial selon le Z-score PB Age / Sexe
En début de cycle, 11 enfants sont en zone rouge, 17 sont en zone rouge foncé et 8 sont en zone noire (Les PB des 9 enfants de moins de 6 mois n’ayant pas été relevés).
En fin de cycle, malgré leur état de départ, 22 enfants ont réussi à atteindre la zone verte pour leur âge, les autres atteignent la zone jaune.
5.2. Le poids, selon le Z-score PB Age / Sexe
L’analyse montre également la sévérité de la malnutrition de ce groupe d’enfants.
En début de cycle, la majorité des enfants sont en zone rouge foncé (en dessous de - 3 Z-score) et plusieurs en zone noire (- 4, voir - 5 Z-score). 6 enfants sont en zone rouge (entre - 2 et - 3 Z-score)
En fin de cycle, 6 enfants réussissent à être en zone verte (au-dessus de -1DS), 25 sont en zone jaune (au-dessus de - 2 DS) et 14 enfants sont encore à -3 DS ou en deçà.
5.3. La taille, selon le Z-score PB Age / Sexe
Tous les enfants sont enregistrés avec un retard de taille, 17 enfants sont même en zone noire.
La plupart des enfants gagneront 1 ou 2 Z-score.
5.4. Prise de poids en grammes par Kg et par jour.
Pour la tranche d’âge 6 mois à 2 ans, le gain de poids moyenne par Kg et par jour a été de 3 g/Kg/j. Pour les plus de 2 ans, il a été de 2,43 g/Kg/j. Et pour les moins de 6 mois, il a été de 5,03 g/Kg/j.
Pour ce critère, les résultats dépassent les objectifs que nous proposons tableau 1.
Il s’agit en effet de savoir si l’ajout d’HPR aux bouillies s’est traduit par une amélioration des résultats. Selon le bilan Laabo Biiga ‘’Le comparatif entre le cycle 5 et le cycle 6 laisse apparaître un net recul de résultats’’(1). Mais la comparaison des PB selon les Z-score, des gains de poids comme de taille donnent une appréciation nettement plus positive.
6.1. Comparaison selon le Z-Score Poids/âge,
Tableau 3. Evolution du nombre d’enfants selon leur Z-Score Poids/âge.
Les valeurs du cycle 5 sont reprises du document « Cycle 5 Analyse APPB », disponible sur demande.
Dans le cycle 6, 37 enfants très sévèrement malnutris (-3 et -4 Z) ont été pris en charge. Ils étaient 25 dans le cycle 5.
A la fin des cycles, les résultats sont très proches pour les deux groupes.
Ainsi, le rattrapage de poids apparaît significativement plus important pour les enfants du cycle 6 que pour ceux du cycle 5.
6.2. Comparaison selon le gain de poids moyen entre le début et la fin du programme
Le gain de poids moyen par enfant du cycle 5 est de 2,37 Kg.
Le gain de poids moyen par enfant (de 6 mois à 2 ans) du cycle 6 est de 2,97 Kg.
Ce mode de comparaison montre également une amélioration significative puisque les enfants du cycle 6 ont eu, en moyenne, un gain de poids supplémentaire de 100 g par mois par rapport à ceux du cycle 5. (En moyenne 0,60 Kg de plus au cours du cycle 6)
6.3. Comparaison selon la prise de poids moyen calculé en grammes par Kg et par jour.
Les enfants du Cycle 5 âgés de 6 mois à 2 ans ont grossi de 1,98 g/Kg/j.
Les enfants du Cycle 6 âgés de 6 mois à 2 ans ont grossi de 3,00 g/Kg/j.
Les enfants du Cycle 6 âgés de 2 à 3 ans ont grossi de 2,43 g/Kg/j.
Les enfants du Cycle 6 âgés de moins de 6 mois ont grossi de 5,03 g/Kg/j.
Le gain de poids moyen en g/Kg/j des enfants du cycle 6 dépasse les objectifs que nous proposons au paragraphe 1.4. Pour le cycle 5, la prise de poids en g/Kg/j n’atteignait pas ces objectifs, ce qui avait motivé l’adjonction d’HPR.
Ce mode de comparaison g/Kg/j confirme aussi que le protocole 6 est préférable au protocole 5.
La farine BAMiSA est produite sur place. L’HPR est d’origine ivoirienne. La farine est achetée à prix coûtant, 650 F le sachet de 500g, et l’huile est achetée 1 250 F le litre. Deux associations de Solidarité règlent ces achats.
Le soutien de partenaires financiers permet ainsi de donner la farine et l’huile gratuitement aux familles.
Le cycle 6, comme les précédents, est donc mis en œuvre avec une économie de moyens financiers et fonctionne grâce au bénévolat de l’équipe locale de l’association Laabo Biiga et du personnel du CSPS.
Pour la farine : 1 638 000 F (56 sachets x 650 F x 45 enfants)
Pour l’huile : 217 125 F (à raison 30 ml/j pour 45 enfants pendant 4 mois).
Soit un total de 1 855 125 F (2 828 €) pour 45 enfants.
Soit 41 225 F (62,8 €) par enfant pour 6 mois de prise en charge.
Selon notre analyse, ce 6ème cycle Urgence Malnutrition, utilisant la Bouillie Concentrée Liquéfiée (BCL) BAMiSA additionnée d’Huile de Palme Rouge (HPR) améliore significativement les périmètres brachiaux, les poids et même les tailles des enfants.
Même si, au bout de six mois, tous les enfants n’ont pas rejoint la courbe médiane, la majorité peut être considérée comme hors de danger immédiat.
Les Notes renvoient au site de l’Association de Promotion du Projet BAMiSA www.bamisagora.org
1 - Document APPB 09a - Le projet BAMiSA au fil des jours.
2 - Document APPB 07b - La malnutrition, la voir et la combattre
3 - Document APPB 07h - Contribution du Projet BAMiSA au traitement des MAS.
4 - Document APPB 05b - La BCL BAMiSA
5 – Document APPB 05d - Le Concept de BCL.
Cycle 6 Urgence Malnutrition. Synthèse des données
Les Poids, Taille et Périmètre Brachial par âge en Z-scores sont classés selon les « Normes OMS de croissance de l’enfant »
Pour mieux visualiser les enfants en dessous de -3Z, nous avons ajouté deux couleurs, le rouge foncé et le noir.
Siège de l'association :
Téléphone : 04-67-90-39-15 |
Représentaion au Burkina-Faso : Responsable scolarités |
Sommaire :
Errare humanum est : une petite erreur de comptage s'est glissée dans nos tableuax du cycle 5 !
Voici les vrais chiffres :
Les résultats sont les suivants en fin de cycle :
- 41 étaient hors de danger (soit 91%)
- Deux seulement sont encore en phase de stabilisation (4,5%)
- Un enfant est resté MAS et non MAM comme indiqué dans le bilan du 30/01/2021
Une erreur qui ne change en rien le caractère très positif de ces résultats !
A partir du cycle 5, il a été décidé d'améliorer la prise en charge, sur les conseils du Dr François Laurent de BAMISA. Il a en effet attiré notre attention sur le fait que nous recevions de plus en plus d'enfants en état de malnutrition aigüe très sévère.
le nouveau programme rénové ("UM+")
Soit 56 sachets par enfant, c'est à dire 2520 sachets à produire au maquis bébés pour les 45 enfants pris en charge lors du cycle 5.
De plus, à partir du cycle 6, les familles ont reçu, en plus des sachets de farine, des bouteilles d(huile de palme rouge, afin d'apporter aux enfants des nutriments supplémentaires nécessaires pour accélérer leur développememnt et rattraper leur retard sur les courbes de poids et taille.
Ce programme renforcé vise à :
1) renforcer les effets positifs de notre programme en termes de croissance, de prise de poids et de developpememnt de l'enfant.
2) améliorer les effets à long terme du programme et éviter les risques de retour à la malnutrition. C'était en effet l'une de nos principales interrogations : que se passe-t-il à la fin du cycle de suivi, pour l'enfant ? Les parents parviennent-ils à lui assurer une alimentation suffisante et équilibrée lui permettant de poursuivre sa croissance ? Comment éviter que l'arrêt du programme marque l'arrêt du progrès et un lent retour à la malnutrition ? Nous voulions donc nous assurer une continuité à long terme des retombées de notre programme.
Cette amélioration du programme, dont les effets sont nets sur le cycle 5, augmente considérablement les couûts. Elle n'aurait pas été possible financièrement pour notre association, sans le partenariat avec l'association MANEGA qui nous a fait un don de 800€ pour le cycle 5, et de la même somme pour le cycle 6. Nous remersions chaleureusement MANEGA et ses membres, au des familles burkinabés, de nos volontaires Elise et Rakiéta, de notre responsable au Burkina Faso Justine Saxwadogo, et au nom de tous les membres et parrains de notre association. Merci pour cet élan de solidarité qui nous permet de renforcer nos efforts au service des plus démunis !
Premier constat : avons accueilli des enfants beaucoup plus jeunes que d'ordinaire. Sur les 45 enfants retenus pour bénéficier du programme, 8 d'entre eux avaient moins de 6 mois (annexe : enfants n°3, 9 , 13, 35, 38, 39). La sélection a été opérée, comme nous le faisons depuis le début, par Mme Sawadogo, responsable du maquis, à qui nous accordons toute notre confiance depuis la fondation du maquis-bébés. Ses compétences et son expérience dans la lutte contre la malnutrition nous ont touours convaincu de lui laisser carte blanche dans la sélection des enfants à prendre en charge.
Cependant, le maquis-bébés ne prend en charge les enfants qu'à partir de 6 mois révolus, la bouillie n'étant pas un aliment adapté à l'alimentation ds nourrissons. Dans ce cadre, il a été décidé de donner aux mères des nourrissons malnutris les sachets du programme UM, jusqu'à ce que l'enfant passe le cap des 6 mois et qu'il puisse consommer directement la bouillie. En effet, la corrélation entre l'état de malnutrition de la mère et la santé de l'enfant dans tous les cas que nous avons traité : bien souvent, les mères n'avaient pas (ou peu) de lait maternel pour nourrir leur bébé, étant elles-mêmes atteintes de malnutrition assez avancée. La consommation de bouillies Bamisa, en plus de leur alimentation habituelle, a permis d'améliorer leur état de santé et celui de l'enfant.
Cet état de fait explique que certaines mesures n'ont pas été relevées sur les enfants n°3, 9, 13, 35, 36, 37, 38, 39. Leur poids , taille et périmètre brachial a commencé à être mesuré lorqu'ils ont atteint les mois et sont entrés dans le programme.
Deuxième constat : les enfants pris en charge sont toujours en extrêmement mauvaise santé, avec beaucoup de cas de maladies ou de malnutrition très sévère. Sur les 45 enfants du programme, 13 (soit presque 1/3) avaient un périmètre brachial strictement inférieur à 11. Dix enfants parmi eux avaient un PB inférieur ou égal à 10,5. L'enfant n° 21 avait même un PB de 9,5 en début de programme : en 3 ans de programme UM, nous n'avions vu ça qu'une fois, sur une enfant en très mauvaise santé en urgence vitale. Sur le cycle 5, nous avions également 13 enfants au PB inférieur à 11. Sur le cycle 4, ils étaient 19.
Nous constatons que, sur les 45 enfants pris en charge, - 22 sont hors de danger à la fin du programme (48,9% d'entre eux) - 15 sont sortis du MAM et en phase de stabilisation (33,3%) - Aucun n'est enore en MAM ou en MAS - il n'y a eu aucun décès parmi les enfants pris en charge.
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pour rappel, les résultats du cycle 5 étaient les suivants :
En fin de cycle 5 :
- 45 étaient hors de danger (soit 91%)
- Deux seulement sont encore en phase de stabilisation (4,5%)
- Un enfant est resté MAS (problème de santé)
Le comparatif entre le cycle 5 et le cycle 6 laisse apparaitre un net recul des résultats.
Même si l'on ne prend pas en compte lesenfants dont nous n'avons pas de mesure, les chiffres demeurent clairement en recul pour le cycle 6.
Il est difficile de donner une explication claire de ce recul. Avons-nous eu affaire à des cas plus complexes, à des corps plus malades ? La présence d'enfants très jeunes, seulement pris en charge au bout de quelques mois, fausse-t-elles les chiffres ? Nous nous avancerons seulement à dire la chose suivante : nous travaillons avec des humains, et ces humains sont différents d'un cycle à l'autre.
Nous sommes tout de même heureux de constater que 82% des enfants ne sont plus en situation de malnutrition aigüe. C'est toujours une belle victoire, qui, rappelons-le, améliore leur chance de survie. Même si nous espérions faire mieux, gardoppns en tête que notre intervention a sans doute joué un rôle majeur dans le développement de ces enfants et a peut-être sauvé des vies. Nos statistiques ne sont rien à côté de la réalité vécue par ces familles.
Il n'en reste pas moins une question : étant donné les résultats de ce programme, est-il souhaitable de poursuivre l'expérimentation de l'huile de palme rouge ? Rappelons que cet ajout constitue un surcout important pour le programme, et les chiffres constatés ne montrent pas d'amélioration globale de prises de poids et de taille. Cette question est à trancher rapidement en vue de l'organisation des prochains cycles.
Bilan du cycle 6 - 28/09/2021 (à télécharger)
Le projet BAMiSA n’a pas pour objectif la prise en charge des enfants MAS. Si l’association Laabo Biiga a mis en œuvre ce Programme Urgence Malnutrition (PUM), c’est que ‘’la prise en charge des enfants MAS de ce quartier ne pouvait se faire autrement’’.
A partir des relevés anthropométriques de Mme Justine Sawadogo, coordinatrice du PUM à Ouaga, l’Association Laabo Biiga a rédigé un « Bilan de l’année 2020 (cycles 4 et 5) du Programme Urgence Malnutrition ». L’association de Promotion du Projet BAMiSA, (APPB) en propose, ici, une relecture.
Déroulement du cycle 5
L’association Laabo Biiga a organisé, au deuxième semestre 2020, un cinquième cycle de prise en charge des enfants sévèrement malnutris (MAS) sans complication, du quartier Wayalghin de Ouagadougou. 45 enfants ont été pris en charge.
Cette prise en charge est organisée dans le local de l’association, situé dans la cour du CSPS du secteur 21. Les enfants sont tous suivi en externe.
Ce programme Urgence Malnutrition complète les activités de Maquis Bébé organisées également par cette association. La farine BAMiSA utilisée pour ce Programme est produite sur place.
Fresque du local abritant les activités du Programme Urgence Malnutrition, CSPS 21 OUAGA
Photo extraite du Rapport IRD-GRET-UNICEF-IRAM « La filière des farines infantiles produites localement dans 6 pays sahéliens Burkina Faso Mali Mauritanie Niger Sénégal Tchad » Enquête réalisée de juillet 2019 à janvier 2020.
Les enfants dont le PB était inférieur à 11,5 cm (Zone rouge du bracelet) ont bénéficié de Bouillies Concentrées Liquéfiées (BCL) BAMiSA préparées à domicile selon la ‘’Recette 1+2+3’’ : 1 volume de farine + 2 volumes d’eau + 3 pincées de malt :
Le protocole de prise en charge des enfants a été le suivant :
Soit 56 sachets/enfant. Au total pour ce cycle 2 520 sachets ont été distribués.
Après avoir été dépistés par la mesure du Périmètre Brachial (PB), les enfants sont pesés et mesurés. Leur suivi est régulier, tous les 15 jours. Le tableau en fin de document rassemble les principales données enregistrées au CSPS lors des séances de PMI : Poids (Colonne 1), Taille (Colonne 2) et PB (Colonnes 3 et 4).
A l’occasion de ce suivi, les familles reçoivent la quantité de sachets de farine BAMiSA nécessaire pour les 15 jours suivants.
Les enfants ont été suivis pendant 182 jours, ou un peu plus longtemps (196 jours).
NB. Pour ce cycle 5, les enfants n’ont reçu ni Plumpynut, ni spiruline, comme lors des cycles précédents. Le PUM ne leur donne pas non plus de lait ni autre produit laitier.
Résultats Dans son ‘’Bilan de l’année 2020 (cycles 4 et 5) du Programme Urgence Malnutrition’’, l’association Laabo Biiga montre, à partir du code couleur du bracelet, que : « A la fin du cycle 5, presque tous les enfants (91%) sont dans la zone bleue (« hors de danger », avec un PB > 13,5) ». Un enfant a été perdu de vu et aucun enfant n’est décédé. |
Courbe établie selon le code couleur des bracelets PB figurant dans le « Bilan de l’année 2020 »
de l’association Laabo Biiga au sujet du cycle 5
Relecture APPB
Le tableau en fin de document reprend les données enregistrées selon les Z-score Poids/ âge, Taille/âge, et PB/âge ainsi que la prise de poids par Kg et par jour.
Le PB apparait selon deux codes couleur: Celui donné par le bracelet (colonne 4) et celui établi en fonction de l’âge soit en ZS (colonne 3). Les résultats ne sont pas identiques car le PB normal augmente avec l’âge. Le code couleur du bracelet ne tient pas compte de cette augmentation.
Examinés selon d’autres critères anthropométriques, les résultats de ce cycle 5 sont donc moins spectaculaires. La prise de poids, calculée en grammes/Kg/jour, est insuffisante.
En comparaison, les résultats du cycle 3 étaient meilleurs pour ce qui est de la prise de poids par Kg et par jour, bien que le protocole de prise en charge de ces enfants ait été moins généreux en farine : 3 sachets/semaine les 2 premiers mois, puis 2 sachets/semaine les 3ème et 4ème mois et 1sachet/semaine les deux derniers mois, soit 48 sachets de farine au total. Par contre, les enfants du cycle 3 avaient bénéficié de Plumpynut (en quantité inconnue), et de spiruline à raison d’environ 2 g par jour.
Comme les enfants recrutés pour le cycle 5 étaient moins gravement malnutris que ceux du cycle 3, ils ont atteint, presque tous, un PB supérieur à 13,5.
Aspect financier
L’association Laabo Biiga est très sensible au fait que le PUM puisse être mis en œuvre malgré les faibles ressources économiques des familles. Le financement du PUM fait appel à des donateurs qui prennent en charge un ou plusieurs enfants MAS. Une autre association (Manéga) apporte aussi une contribution ce qui a permis à Laabi Biiga de prendre en charge d’avantage d’enfants. Le coût de ce PUM se résume à l’achat de farine, tout le reste étant assuré bénévolement par l’équipe locale, en particulier Mme Justine Sawadogo. Ce coût a donc été, par enfant, de 36 400 F (56 sachets x 650 F), soit 55,5 €.
Conclusion
L’APPB collabore avec l’association Laabo Biiga afin de permettre à cette prise en charge d’être la plus efficace possible en restant basée sur l’utilisation de produits locaux. Dans cette optique, Comme la prise de poids n’est pas encore optimale pour tous les enfants, l’APPB a demandé que l’apport énergétique soit renforcé par l’ajout d’une cuillerée à soupe d’huile de palme rouge à chaque bouillie. C’est ainsi que le cycle 6 est engagé selon le même protocole que le cycle 5 mais avec apport d’huile.
La légitimation de ce PUM est possible dans la mesure où il constitue une bonne réponse à la MAS dans le milieu où il est mis en œuvre, en tenant compte des coûts et de sa faisabilité.
Dr François LAURENT, |
Sylvie ROUFFE |
Justine SAWADOGO |
La formation s’est tenue à SELIBABY, MAURITANIE
du 24 au 27 février 2021
Dans le cadre du lancement du projet pilote intitulé Autonomisation des femmes dans le cadre de la lutte contre la malnutrition chez les enfants de moins de 5 ans, une formation de formateurs a eu lieu sur la préparation de bouillies concentrées et liquéfiées sans les diluer, grâce au procédé du ‘’Malt riche en amylases’’ ou "Malt pour la bouillie".
Cette formation a été faite au profit de deux unions de coopératives féminines au niveau de Selibaby. Ces deux unions regroupent au total à 216 coopératives dont 167 pour l’UCFG et 49 pour l’UCDG.
La formation a été conduite par l’ONG ACSADE avec la participation de la DRAS du Guidimakha, le CS de la Moughataa de Selibaby, l’ONG Actions et l’association main dans la main.
ACF a été invitée mais n’a pas répondu présent, ce que nous regrettons.
Préparation de bouillies concentrées et liquéfiées (BCL) grâce au procédé du Malt riche en amylases afin de prévenir et de lutter contre la malnutrition en milieu communautaire dans le but de rendre les femmes autonomes en matière de nutrition infantile par l’utilisation de ressources agricoles locales et de technologies traditionnelles améliorées.
A la fin de la formation, les 15 participant(e)s seront capables de connaitre les procédures de fabrication du Malt à partir d’une céréale locale et de préparer des bouillies concentrées et liquéfiées grâce à ce Malt.
La formation s’est déroulée sous forme théorique avec des images à l’appui et sous forme pratique en suivant toutes les étapes de la production.
Les étapes de la préparation sont au nombre de 6 :
1° Préparer les graines,
2° Faire germer les graines,
3° Sécher les graines germées,
4° Moudre et tamiser,
5° Tester le pouvoir de liquéfaction du malt
6° Conditionner et conserver le malt.
Des explications claires ont été données durant 4 jours dans les langues locales qui sont le Soninké, le Poular et le Hassaniya sur comment préparer du ‘’Malt riche en amylases’’ ou "Malt pour la bouillie".
La formation a commencé par un tour de table où tous les participants se sont présentés et ont fait une brève description des activités de leur coopérative : Plusieurs aspects dont l’agriculture (maraichage), élevage (poulet de chair), conservation des produits alimentaires, transformation des déchets plastiques, sensibilisation sur la santé, entre autres.
La formation a commencé par une discussion sur les causes de la malnutrition chez les enfants de moins de 5 ans. Plusieurs questions ont été posées aux femmes comme :
De réponses données par les femmes, on peut citer en résumé :
Des discussions très poussées ont permis aux participants surtout les femmes représentantes des coopératives de mieux comprendre quelques aspects liés à la nutrition et à la façon de nourrir les enfants et les femmes enceintes et allaitantes.
RAPPELS :
· Allaitement maternel exclusif : 08 à 12 tétées par jour, 20 à 30 mn par tétée. Soit 02 à 06 h de temps par jour.
· Alimentation complémentaire pour les + de 6 mois :
· Alimentation de la femme enceinte : 03 repas et une collation par jour
· Alimentation de la femme allaitante : 03 repas et deux collations par jour
Ensuite, il y a eu une présentation théorique des 6 étapes de la préparation du malt avec un appui en images du Petit Guide Illustré sur la préparation du malt (Document 04a du site www.bamisagora.org de l’APPB).
1° Préparer les graines :
Cette phase s’est faite en 3 parties qui sont :
Toutes ces variétés de céréales peuvent être utilisées pour préparer du malt. Il est important de choisir des graines bien conservées de la céréale choisie, si possible de la dernière récolte, de façon à ce qu’elles puissent toutes germer.
Il a été recommandé dans cette phase d’essayer différentes céréales et de choisir celle qui vous permet de préparer le malt le plus liquéfiant.
2° Faire germer les graines :
Il leur a été expliqué que les graines ont besoin d’air pour vivre et germer et qu’un trempage trop long risque de les asphyxier et de les faire fermenter.
NB : Pour que la germination puisse se faire pendant la formation, nous avons commencé cette phase à la veille de la formation, c’est-à-dire le 23 février 2021.
Il leur a été conseillé de couvrir les graines, les placer à l’ombre, à l’abri des courants d'air, du froid ou d’une forte chaleur.
3° Sécher les graines germées :
Bien sécher les graines germées au soleil et les trier pour ne garder que les graines qui sont bien germées.
Le malt qui sèche peut attirer les mouches. Couvrir alors avec un linge ou une moustiquaire.
Pour ne prélever que les graines germées, utiliser une fourchette et secouer un peu.
Les graines non germées ne seront pas utilisées.
Attention : Par temps très humide, il est possible de finir le séchage en chauffant très faiblement les graines germées, "la main dans la marmite" !
4° Moudre et tamiser :
On peut moudre le malt avec le moulin à mil ou avec le moulin dit « à Pâte d’arachide » ou à la pierre.
Attention : Eviter que les petites quantités de farine de céréales germées ne se trouvent dispersées dans une autre mouture.
Tamiser avec un tamis à mailles fines.
5° Tester le pouvoir de liquéfaction du malt :
Préparer une bouillie selon la « Recette « 1 + 2 + 3 »
La bouillie "sans malt" est la même bouillie liquéfiée "avec du malt"
6° Conditionner et conserver le malt :
Observer le petit sachet de malt au-dessus de la farine.
Mettre le malt dans des petits sachets hermétiques, faciles à ouvrir et à fermer.
Le malt qui n’est pas conditionné peut être conservé en pot. Le malt bien sec et bien conservé au sec garde son pouvoir amylasique plusieurs mois. Il peut être utilisé pour préparer des BCL avec n’importe quelles farines.
Après l’exposé théorique, nous avons choisi le maïs, le petit mil et le gros mil pour expérimenter. Nous avons ainsi mis la première et deuxième étape en pratique en choisissant de belles graines vivantes pour chaque céréale.
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Pour chaque céréale nous avons pris 2 Kg afin d’obtenir une quantité de Malt pouvant être partagée aux bénéficiaires, afin qu’ils puissent faire la démonstration de la bouillie concentrée et liquéfiée. Chacune de leur côté, nous avons vannées, tamisées – calibrées, lavées, triées les graines. Avec le lavage, nous n’avons gardé que les plus grosses graines ("lourdes", mûres et grosses).
Nous avons fait ensuite le trempage dans un peu d’eau javellisé pour faire gonfler les graines (les réhydrater) et les ‘’réveiller’’.
Le deuxième jour de la formation a permis de couvrir les graines, les placer à l’ombre, à l’abri des courants d'air, du froid ou d’une forte chaleur après le trempage de près de 5 h. les sacs ont été mis dans un endroit propre et en sécurité.
Une personne a été désignée pour maintenir les graines humides en les trempant ou en les arrosant régulièrement pendant les 2 à 5 jours afin d’entretenir la germination jusqu'à ce que le germe soit bien visible.
La formation du troisième jour était consacrée au séchage des graines germées au soleil et leurs triages pour ne garder que les graines qui sont bien germées. Pour protéger le malt des mouches, nous avons couvert avec du linge propre et transparent.
Chaque céréale est séchée à part.
Après séchage, les graines ont été finement pilées au moulin puis passées au tamisage avec un tamis à mailles fines.
A la dernière journée de formation, nous avons préparé une bouillie concentrée et fait le test pour la liquéfaction de la bouillie.
Le restant du malt a été mis dans des sachets pour conservation et distribution aux bénéficiaires.
Préparation d’une bouillie concentrée pour la démonstration
La bouillie est préparée à partir du gros mil. Elle a été faite avec une petite quantité d’eau et une quantité permettant à la fin de la cuisson d’être une pâte de bouillie concentrée et non liquide.
Premier test fait avec le malt fait à partir du maïs.
La liquéfaction a été faite par le malt de mais sur une pâte de mil.
Deuxième test fait avec le malt fait à partir du mil.
La liquéfaction a été faite par le malt de mil sur une pâte de mil.
Les enfants et leurs mamans ont gouté
Conclusion :
En quatre jours, les présidentes des coopératives femmes des deux grandes unions des coopératives du Guidimakha ont été formées en présence de la DRAS, ONG Actions et l’association main dans la main.
Toutes les étapes ont été vues et les participant(e)s ont compris, pratiqué et consommé.
Les femmes ont gouté les bouillies, liquéfiées par le malt de maïs et le malt de mil. Elles ont trouvé cette recette très utile qui répond à leur problème de pouvoir nourrir aussi bien les femmes enceintes, femmes allaitantes et les enfants quantitativement et qualitativement.
Témoignage : La présidente de l’UCDG a dit avoir trouvé la solution à son problème :
En effet, elle dit que dans sa famille, c’est le « fondé », une bouillie avec des petites boulettes de mil ou maïs, qui est servi au petit déjeuner. Les membres de la famille qui déjeunent tôt le matin, arrivent à le boire facilement car il est liquide mais après quelques heures, il devient concentré et difficile à avaler. Ils ont l’habitude de le diluer avec de l’eau avant de le manger, ce qui change le gout et diminue la quantité nutritive. Avec le malt, la liquéfaction est devenue simple.
Les présidentes des coopératives ont toutes approuvé cette nouvelle pratique et ont promis de faire la promotion du malt au sein de leur union dans les jours à venir.
ONG ACSADE va aussi prendre contact avec les mères des enfants malnutris du centre de santé de Selibaby pour leur expliquer l’utilité de la BAMiSA et leur distribuer le malt.
Dès la semaine qui a suivi cette formation de formateurs, l’UCFG formait ses membres.
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UCFG : Union des Coopératives Féminines du Guiidmakha avec 167 coopératives féminines,
Les présentes pour la formation sont : Hassinatou Ba, Moussokro Traoé, Djeba Souleymane Camara, Fati Ifra Dia, Assa Traoré, Koriyé Bouchkar et Vatimetou Mohamed.
UCDG : Union des Coopératives pour le Développement du Guiidmakha avec 49 coopératives,
Les présentes pour la formation sont : Fati Camara, Fatimata Sidi Sow, Maimouna Tijane Ba, Rabia Mohamed Konaté, Zeinabou Mahmoud,
DRAS : Direction Régionale de l’Action Sociale.
Saidou Amar Ba responsable des soins de santé primaires
CS : Centre de santé.
Diarra Diakhité responsable nutrition
ONG Actions : Une ONG nationale qui œuvre dans le domaine de la malnutrition modérée.
Cheikhna Mangassouba et Sy Boubacar
AEMS : Association Espoir de Selibaby, Main dans la main
Yelly Fofana et Kadia Diaw
ACF : Action Contre la Faim
APPB : Association de Promotion du Projet BAMiSA
76 490 RIVES EN SEINE, FRANCE www.bamisagora.org
00 33 6.51 27 76 15 f.laurent76@free.fr
Rédaction : Mr Mamadou Mangassouba |
Mr Mamadou Mangassouba, |
télécharger le rapport : |
Photos reçues de Mme Simone Soubeiga, Unité de Production Artisanale de farines infantiles du Gourma, FADA N’GOURMA, BURKINA FASO, misolafada@yahoo.fr
Le dimanche 5 juillet 2020 a eu lieu la séance d’ouverture du Maquis pour Bébés (MBB) dans le village de POTIAMANGA, à quelques KM de FADA N’GOURMA.
Jumeaux et autres enfants qui attendent l’ouverture du MBB
Installation du MBB
Un volume d’eau est mis à bouillir
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Un volume de farine est mélangé avec un volume d’eau |
Ce mélange farine + eau est versé dans le volume d’eau qui bout,
soit la « Recette 1+2 », 1 volume de farine pour 2 volumes d’eau.
Cuisson pendant quelques minutes de la bouillie.
La marmite est sortie du feu.
Grâce au malt qui a été préalablement mélangé à la farine, la bouillie ne devient pas très épaisse.
La distribution peut commencer : |
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et être suivie de la dégustation. |
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Les pères semblent apprécier aussi !
Mme Simone Soubeiga, responsable de l’UPA de farine infantile de FADA N’GOURMA, s’est rendue à Potiamanga avec Josiane, animatrice qui travaille à l’Unité de Production Artisanale.
A la sortie de la messe dominicale, Simone a invité les familles à venir au MBB. Les hommes ont été également sensibilisés. Cette séance de MBB a rassemblé 48 enfants.
La bouillie a été faite avec de la farine BAMiSA dans laquelle du malt avait été préalablement mélangé (à raison de 1/2 assiettée pour 25 Kg de farine). Il n’y a donc pas eu de démonstration de liquéfaction. Sur les photos la bouillie apparait de consistance onctueuse, suffisamment liquéfiée pour être mangée facilement par les jeunes enfants.
La prochaine séance de MBB aura lieu dans un mois. En attendant, 20 sachets de farine ont été laissés. Puis le réapprovisionnement se fera en venant chercher des sachets de farine à Fada.
Lors de cette prochaine séance, une démonstration de liquéfaction de la bouillie épaisse avec du malt ou avec le lait de la maman sera organisée. L’objectif des MBB est en effet pédagogique et doit permettre aux familles d’apprendre à préparer elles-mêmes des Bouillies Concentrées Liquéfiées (BCL) selon la « Recette 1+2+3 », 1 volume de farine pour 2 volumes d’eau et 3 pincée de malt, afin que ces familles puissent nourrir correctement leurs enfants à partir des ressources locales.
Ce MBB est financé par l’association MANEGA, www.manega.org
Photos reçu de Sr Joséphine DOUMASSE N, NGONG, CAMEROUN.
Centre de Formation de la Femme de NGONG, jdoumasson@gmail.com
« La fabrication de Bamisa avec les élèves du
Centre de Formation Professionnel des jeunes de Ngong ».
Grillage du mil, du soja et des arachides
Dépelliculage des arachides grillées Tri des arachides
Concassage du soja avec moulin à main Vannage du soja
Le mélange est moulu par le gros moulin à meules du quartier.
La préparation du malt est également enseignée
Ensachage, pesée et fermeture des sachets 500g de farine.
Les sachets terminés
Au cours de l’année scolaire, la farine est préparée par les apprenantes du Centre de Formation de la Femme de NGONG. Un des objectifs est de permettre à ces jeunes filles et ou jeunes mères qui ont entre 15 et 25 ans de mieux nourrir leurs enfants. Pendant les vacances, c’est Sœur Joséphine et quelques autres personnes qui produisent la farine pour répondre aux besoins. L’activité de production est organisée comme une AGR au profit du Centre de Formation. La farine est vendue 500 F les 500g dans les structures de santé privées. Dans les structures publiques, la distribution gratuite de Plumpynut est un obstacle à la vente de farine. Une partie de la farine est aussi destinée aux adultes VIH+, comme à l’hôpital de Garoua. Cette activité Bamisa est soutenue par l’association française ‘’Action Solidaire’’ qui contribue au fonctionnement du Centre de formation. actions.solidaire@gmail.com, http://actions.solidaires.over-blog.com/ |
Photos reçues de Mme Anne Marie MAKOLLO, Mbalmayo, CAMEROUN.
Association Progrès Plus, progresplus_2005@yahoo.fr
« Nous sommes à l’hôpital de District de Mbalmayo pour la Journée de Vaccination.
Le thème de la causerie éducative : ‘’Liquéfaction des BCL’’ ».
Les familles venues pour la vaccination et à qui Mme Makollo
explique la liquéfaction des bouillies épaisses
Les gobelets sont remplis de bouillie liquéfiée.
Puis sont distribués.