Actualités TCHAD 2018
Hôpital Notre Dame des Apôtres
N’DJAMÉNA 

bamisa

09b Actualités

2018

L’Hôpital Notre Dame des Apôtres de N’DJAMÉNA, dirigé par Dr Soeur Emilienne SOUBEIGA donne, chaque année, un compte rendu de l’ensemble des activités de l’hôpital. Voici les extraits relatifs aux activités de nutrition et la place de BAMiSA dans la prise en charge des enfants malnutris.
(Le Centre de Santé (CSNDA) est devenu Hôpital NDA (HNDA) en 2016)

« La malnutrition au Tchad est un problème de santé publique. Beaucoup d’ONG à but humanitaire interviennent dans ce domaine dans la bande sahélienne. C’est en janvier 2009 que le centre de santé NDA a commencé la prise en charge en ambulatoire des enfants souffrants de la malnutrition aiguë sévère. A N’Djamena, le CSNDA était seul à prendre en charge les enfants souffrant de malnutrition jusqu’en 2012. Depuis lors, le nombre des enfants ne fait que s’accroître.

Le service de la nutrition de l’HNDA a trois sous unités : deux en ambulatoires (Unité Nutritionnelle Ambulatoire (UNA) et Unité Nutritionnelle Supplémentaire (UNS), et une en hospitalisation (UNT).

1 - La prise en charge en ambulatoire

La prise en charge en ambulatoire des enfants souffrant de malnutrition modérée et sévère se fait le jeudi et le vendredi. A l’arrivé, la prise des mesures anthropométriques (poids, taille, périmètre brachial) permet de trier et classer les enfants selon le degré de la malnutrition.

Les photos ci-dessous illustrent la prise des paramètres anthropométriques (périmètre brachial, poids et taille) des enfants malnutris.


Mesure du Périmètre brachial 


Pesée

                                  

Mesure de la taille

Pour la prise en charge des enfants malnutris aigus sévères (MAS), nous utilisons le PlumpyNut fourni par l’UNICEF et, pour les malnutris modérés (MAM), la farine BAMISA faite à base des produits locaux : Mil, Soja, Arachide, sucre et sel. Cette farine a un bon goût. L’utilisation du malt rend la chose facile pour les jeunes nourrissons. La fabrication et la mise en sachet de cette farine se font sur place. Nous donnons cette farine gratuitement aux malnutris grâce à l’aide de certains bienfaiteurs.

La photo ci-dessous montre les sachets de farine. Nous utilisons le gros mil rouge et le petit mil. Cela pour répondre aux choix des mamans et l’adaptation au goût des enfants qui varie d’un enfant à l’autre.

Farine enrichie, fabriquée et mise en sachet à l’hôpital NDA.

 

Au début de l’année (2018), il y avait encore en traitement 409 enfants malnutris sévères sans complications médicales et 16 enfants malnutris modérés.
Au cours de l’année (2018), l’UNA a reçu 1 499 enfants malnutris sévères sans complications médicales, et l’UNS a reçu 264 enfants malnutris modérés.
Au total, 2 188 enfants malnutris sans complication médicale ont été pris en charge en ambulatoire cette année.

Pesée, consultation et prise en charge des malnutris
qui viennent pour la première fois

Sur les 1 499 enfants malnutris sévères sans complication admis cette année à l’UNA, 1 386 ont guéris. Il n’y a pas eu de décès, mais 15 échecs et 45 abandons. 

Ces indicateurs montrent que la prise en charge est bonne. Cette année, nous avons eu moins d’échecs et moins d’abandons. Cela note le sérieux avec lequel le personnel fait son travail, mais aussi la détermination, la fidélité et la confiance des mamans des enfants. Il faut le dire, les conditions de vie des femmes dans les ménages sont telles qu’elles ont mille et une raisons de se décourager et d’abandonner la prise en charge de leurs enfants malades.

Sur 264 enfants malnutris modérés admis cette année à l’UNS, 187 ont guéri. Il n’y a pas eu de décès mais 25 ont abandonné.  

A l’UNS, il y a beaucoup plus d’abandons. Les mamans sont assidues quand il s’agit de Plumpy Nut ou du lait. Quand la malnutrition devient modérée, la prise en charge se fait à base de la farine enrichie. C’est aussi un des signes de la dépréciation des produits locaux. S’il s’agissait des farines du PAM (CBS), elles viendraient jusqu’au bout. Nous avons le devoir de faire comprendre et accepter la valeur des produits locaux aux femmes.

2 - La prise en charge à l’Unité Nutritionnelle Thérapeutique (UNT)

L’hospitalisation des enfants malnutris sévères avec complications médicales se fait à l’UNT. Depuis l’ouverture de cette prise en charge en hospitalisation en mai 2012, le nombre des enfants ne fait que s’accroître. C’est ainsi que, l’HNDA dans le souci d’apporter le soin à tout enfant malnutri se présentant au centre, avait dû installer une tente comme dans les camps des refugiés, augmentant ainsi sa capacité d’accueil à 40 lits. Mais cela ne suffisait toujours pas. Car pendant les périodes de soudure ou de pic d’admission, il nous arrive d’accueillir jusqu’à 56 enfants. Cette année, avec l’appui de l’UNICEF, l’HNDA a construit, à la place de la tente, une grande salle de 21/6m. Cela à, permis d’augmenter la capacité de prise en charge à 65 places.

Grace à cette augmentation de la capacité d’accueil, nous avons admis et pris en charge cette année à l’UNT 1 403 nouveaux cas, faisant en moyenne 116,91 admissions par mois, soit 3,89 admissions par jour !.

La grande salle d'hospitalisation de l’UNT

Le 31 juillet 2018 a eu lieu l’inauguration de cette grande salle. Le même jour, mamans et les enfants ont quitté la tente. Merci à L’UNICEF.

Sur les 1 403 enfants malnutris sévères avec complication admis cette année à l’UNT, 1179 sont sortis stabilisés, 109 ont guéris. Il a eu 74 décès, mais 15 échecs et 16 abandons et 25 référés. 

Le taux de mortalité à l’UNT a baissé, de 8% en 2015, à 7,1% en 2016, à 6% en 2017 et à 5,3% cette année. Mais nous voulons qu’il baisse jusqu’à 3%, conformément au protocole national de la prise en charge de la malnutrition aiguë sévère.
L’arrivée très tardive des parents, la multiplicité des complications et certaines maladies contagieuses telles que la rougeole, la tuberculose et la méningite, les crises socio-économiques qui secouent le pays, nos faibles moyens, et la pandémie du VIH-SIDA sont quelques-unes des raisons du taux de décès encore élevé. Le nombre des malnutris pris en charge en milieu hospitalier est toujours en hausse.

Cela montre que le besoin reste énorme dans la ville de N’Djamena. Les hôpitaux ne sont pas équipés pour cette prise en charge. Il faut dire aussi que la renommée de l’HNDA, quant à la prise en charge des enfants malnutris, a dépassé les frontières de N’Djamena. Cette année, nous avons reçu des enfants venant de diverses horizons et de très loin (Massaguet, Mongo, Guelendeng, Bongor, Moundou, Dourbali, Bol/Lac, Kousseri /Cameroun …)» 

 

Extraits du Rapport d’activité 2018 de DR Sr Emilienne SOUBEIGA.

 

Hôpital NDA
BP 82 N'Djamena , Quartier Chagoua
Sr Dr Emilienne SOUBEIGA,  00 235 99 37 49 75              emi_soub@yahoo.fr

 

 

Fabrication de la farine BAMISA Photo 2017

 

 

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