Projet BAMiSA, le 7 septembre 2016
Le "Sommet de la nutrition pour la croissance" 2016 s'est tenu à Rio, à la veille des Jeux olympiques. Ce Sommet appelle à la fin de la malnutrition d’ici 2030(1).
Le Réseau de la société civile (burkinabè) pour la nutrition"RESONUT", a organisé à Ouagadougou une conférence de presse le 4 août 2016 dans la continuité de ce Sommet. Le RESONUT appelle la société civile à s'engager dans la lutte contre la sous-nutrition aux côtés des gouvernements. Cette Conférence de presse a été relayée par le journal LE FASO. (Lire ci-dessous l'article signé Aïssata Laure G. Sidibé)(2).
L'Association de Promotion du Projet BAMiSA (APPB) souhaite poursuivre son engagement aux côtés des acteurs du projet BAMiSA qui interviennent dans les pays touchés par la malnutrition infantile.
La malnutrition des enfants "demeure extrêmement préoccupante en Afrique de l’Ouest et Centrale" et à Madagascar comme le rappelle l'article publié par LE FASO.Si, au Burkina Faso, la prévalence de laMalnutrition Chronique a un peu diminué puisqu'elle est passée de 35% à 30,2% entre 2010 et 2015, la prévalence de la Malnutrition Aigüe aurait, elle, augmenté, passant de 8,6% en 2014 à 10,4% en 2015 (selon les chiffres donnés par le Président du RESONUT).
La situation du Burkina Faso n'est malheureusement pas une exception et dans de nombreux pays un enfant sur 10 souffre toujours de Malnutrition Aigüe entre 0 et 5 ans ! Et 3 enfants sur 10 souffrent de Malnutrition Chronique ! Compte tenu de l'augmentation de la population d'enfants, le nombre d'enfants malnutris serait donc en augmentation.
Ce bien triste constat laisse penser que les stratégies mises en place depuis des décennies ne sont pas efficaces. Ces stratégies font le plus souvent appel à la distribution(5) de vivres et d'Aliments Thérapeutiques Prêts à l'Emploi (ATPE).
Le Projet BAMiSA promeut l'Éducation Nutritionnelle.
Comment le Projet BAMiSA pourrait-il s'inscrire davantage dans cette lutte ? Comment faire passer le message que l'éducation nutritionnelle proposant la préparation de bouillies amylasées locales de haute valeur protéino énergétique, mise au point dès les années 1990, (Misola, Bamisa, BAL-120) est une solution plus efficace et plus pérenne que la distribution de vivres et d'ATPE ? Or, la liquéfaction (au lieu de la dilution) des bouillies épaisses ne coûte rien, est très simple et permet de prévenir la malnutrition(3) avec les ressources locales.
Le Projet Bamisa démontre que le "Droit des mères à nourrir elles-mêmes leurs enfants" et le "Droit des peuples à se nourrir eux-mêmes", peuvent être mis en œuvre pour libérer du fléau de la malnutrition infantile, au moins les populations qui ne sont pas soumises à une grave insécurité alimentaire(4).
Appel aux acteurs du Projet BAMiSA
Comment faire reconnaitre l'efficacité de nos pratiques auprès des autorités et des organismes qui ont pour mission la lutte contre la malnutrition?
Comment pouvons-nous nous "Investir largement dans les interventions à la fois sensibles et spécifiques à la nutrition" comme le propose le Président du RESONUT ?
Si l'aspect financier reste important pour lutter contre la malnutrition, il faut que l'argent destiné à cette lutte soit utilisée de façon à mettre en place des "Remèdes appropriés". Pour le Projet Bamisa, ces "remèdes" font appel à l'Education Nutritionnelle des mamans, à la formation des responsables de santé sur les thèmes d'alimentation et de l'utilisation des amylases locales, au développement des filières agro-alimentaires locales. Ces thèmes valent sans doute mieux que les distributions sans discernement de vivres qui tranquillisent les Etats, empêchent la ''prise de responsabilité des familles'' (empowerment), paralysent l'économie locale et instituent la dépendance.
(1) http://scalingupnutrition.org/fr/news/sommet-de-la-nutrition-pour-la-croissance-a-rio-les-dirigeants-mondiaux-
(2) www.lefaso.net
(3) Comme les bouillies épaisses composées de céréales et de légumineuses grasses. Voir BAL-120 sur le site www.bamisagora.org
(4) Cf. le film du CIRAD "Le paradoxe des haut bassins" qui montre que la malnutrition existe dans les zones agricoles excédentaires www. vimeo.com CIRAD›
(5) Ces vivres et les ATPE sont le plus souvent d'origine étrangère, pour le plus grand profit de l'agro-industrie. Ainsi l'argent dépensé pour la lutte contre la malnutrition reste entre les mains des pays donateurs et de leurs entreprises.
Dr François LAURENT
Président de l'Association de Promotion du Projet BAMiSA
www.bamisagora.org
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Article du journal "Le Faso" du 5 août 2016
« Malgré les efforts consentis par les Etats d’Afrique de l’Ouest, du Tchad et Madagascar, la situation demeure extrêmement préoccupante en Afrique de l’Ouest et Centrale, puisque 5,9 millions d’enfants de moins de cinq ans risquent de souffrir de la malnutrition aigüe cette année, dont 1,9 millions dans sa forme sévère, si des remèdes appropriés ne sont pas apportés », peut-on lire dans la déclaration de la société civile sur la lutte contre la sous-nutrition en Afrique de l’Ouest, au Tchad et à Madagascar. Elle a été rendue publique par le réseau de la société civile pour la nutrition (RESONUT) lors d’une conférence de presse, ce 4 août 2016 à Ouagadougou.
« L’objectif de cette rencontre, c’est de faire un plaidoyer pour que la question de malnutrition soit prise en compte par tous les intervenants, que ce soit au niveau étatique qu’au niveau des organisations afin qu’on puisse dans le court, moyen, long terme booter cette problématique hors de nos nations », a déclaré le président par intérim du Réseau de la société civile pour la nutrition (RESONUT), Aimé Parfait Coulidiaty.
Pour ce faire, il a invité les pays à s’investir largement dans les interventions à la fois sensibles et spécifiques à la nutrition. « Nous, société civile d’Afrique de l’Ouest, du Tchad et de Madagascar, demandons aux Etats d’agir urgemment. Agir pour la vie. Agir pour inverser la tendance. Agir pour écrire une nouvelle page de l’histoire des enfants en Afrique à transmettre aux générations futures (…) », a-t-il lancé. Aussi a-t-elle recommandé aux gouvernements des pays concernés, l’organisation d’une conférence régionale de haut niveau pour l’adoption d’engagements financiers forts d’ici 2017 ; à garantir un financement adéquat de la nutrition en consacrant au moins 3% de leur budget à la nutrition, d’ici à 2020, entre autres.
Dans la même dynamique, M. Coulidiaty a réaffirmé l’engagement de la société civile à lutter contre la sous-nutrition aux côtés des gouvernements et à jouer pleinement son rôle. « La société civile africaine s’engage à soutenir et accompagner la formation et la mise en œuvre d’une politique nationale pour la nutrition et l’amélioration à travers des espaces de dialogues multi-acteurs d’ici 2018 ; assurer le suivi budgétaire de la nutrition avec une implication effective des communautés et des parlementaires aux niveaux national et régional d’ici 2018 », a-t-il rassuré, avant de poursuivre : « Elle s’engage également à encourager les gouvernements à prendre de engagements chiffrés en faveur de la nutrition d’ici 2020 et contribuer à la mobilisation des ressources, notamment par les financements innovants
La malnutrition persiste au Burkina Faso malgré les efforts du gouvernement
La malnutrition est une question de santé publique, d’alimentation, mais surtout une question de développement global impliquant plusieurs secteurs (Santé, agriculture, eau etc.). Malgré les efforts consentis par le gouvernement et ses partenaires, les différentes formes de malnutrition demeurent à des niveaux élevés au Burkina Faso. Pour preuve, a dit le président du RESONUT, plus d’un million d’enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition chronique ; un enfant sur 10 souffre de malnutrition aigüe et est à haut risque de décès, un enfant sur 2 qui décède également au Burkina Faso a souffert de malnutrition. Pour ce qui concerne la prévalence en 2015 de la malnutrition aiguë globale, il a annoncé qu’elle est de 10,4% contre 8,6% en 2014. Quant à la prévalence de malnutrition, elle est en légère baisse et est passée de 35% en 2010 à 30,2% en 2015.
Le RESONUT, est un regroupement de 31 organisations de la société civile qui travaillent dans la vision de faire du Burkina Faso, un pays exempt de faim et de nutrition. Le but de cette structure est d’assurer la concertation et la coordination société civile engagée en faveur de l’amélioration de l’état nutritionnel des populations Burkinabè."
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