PRINCIPES GÉNÉRAUX DE L’ALIMENTATION DU NOURISSON ET DU JEUNE ENFANT |
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Révision du 03 03 2020 | |||||||||||||||||
Ce document a pour objectif de rappeler les principes qui guident la nutrition infantile et qui permettent d’éviter les pathologies nutritionnelles :
1. PRIORITE A L’ALLAITEMENT MATERNELL'OMS et l'UNICEF recommandent de ne donner ‘’rien d'autre que le lait maternel avant l'âge de six mois, ni eau, ni bouillies’’. L’allaitement comporte trois périodes : • La période d’allaitement exclusif • La période d’allaitement complété • Le sevrage 2. LORSQUE L’ALLAITEMENT MATERNEL N’EST PAS POSSIBLE OU INSUFFISANTSi l'allaitement maternel n’est pas possible (orphelin) ou est « insuffisant » pour diverses raisons (séparation mère-enfant toute la journée, mère malade), il est nécessaire d'offrir au nourrisson et au petit enfant une autre source lactée telle que des yaourts ou du lait de vache, en poudre ou frais, en évitant à tout prix l'utilisation du biberon (cf. document 06d Alimentation lactée de remplacement). Entre 6 et 24 mois, un apport quotidien de 500 ml de lait ou équivalent est recommandé. Il apportera de l’énergie, des protéines et du calcium, mais il n’apportera pas les agents anti-infectieux du lait maternel. 3. ĖLĖMENTS DE PHYSIOLOGIE DU NOURRISSON ET DU JEUNE ENFANT.Pour alimenter correctement les enfants, il est important de comprendre comment se passe leur digestion et de savoir que certaines capacités digestives ne seront vraiment matures qu’au cours de leur deuxième année. Il est important de connaître aussi précisément leurs besoins nutritionnels. 3.1. Particularités de la digestion chez le petit nourrisson Le seul aliment que le petit nourrisson puisse digérer est le lait maternel. Il digère plus difficilement le lait d’un autre mammifère, frais ou en poudre. • La salive des petits nourrissons contient très peu d'amylase* (enzyme qui hydrolyse les amidons), contrairement à celle de l'adulte. Par contre elle contient une lipase active dès la naissance, qui lui permet de commencer la digestion des lipides dans sa bouche. Le lait maternel contient certaines de ces enzymes digestives qui manquent aux nourrissons (amylases, lipases...). Le lait maternel facilite donc la digestion des aliments. De plus, le lait maternel protège l’ensemble du tube digestif des infections.
3.2. Estimation des besoins nutritionnels de l’enfant en bonne santé Les besoins journaliers de l’enfant en bonne santé, sont évalués en fonction de son poids. Ils sont calculés en kilocalories par Kilogramme et par Jour (kcal/Kg/J) ou en grammes par Kilogramme et par Jour (g/Kg/J).
Par exemple,
Ces besoins sont couverts par une lactation de 800 ml.
C’est la limite théorique que peut couvrir l’allaitement maternel exclusif seul.
Ses besoins énergétiques sont donc calculés à 1000 Kcal, ses besoins en eau à 1200 ml (1,2 litres), ses besoins protéiques à 15 g par jour et ses besoins lipidiques à 30 g par jour. Lorsque l’enfant a un retard pondéral, ses besoins sont évidemment plus importants pour qu’il puisse rattraper son retard. 4. INTRODUCTION DES ALIMENTS DE COMPLEMENTSQuand les besoins énergétiques, protidiques et minéralo-vitaminiques dépassent les possibilités d'apport par l'allaitement maternel, il devient indispensable d'introduire des ‘’aliments de complément’’ adaptés à la physiologie du jeune enfant. NB. L’expression ‘’aliments de complément’’, fait référence à l’allaitement (complété). Le terme ‘’aliment de sevrage’’ est abandonné car il induit un sevrage plus précoce.
Qualités attendues d’un aliment de complément Les Bouillies Concentrées Liquéfiées, de type Bamisa, répondent à l’ensemble de ces qualités (cf document 6e Les BCL en prévention de la malnutrition). L’Education Nutritionnelle propose diverses recettes d’aliments de complément, généralement sous forme de bouillies enrichies ou améliorées. Mais, très peu de ces recettes arrivent à satisfaire à l’ensemble des qualités ci-dessus. Il leur est, en particulier, difficile d’être de valeur protéino-énergétique élevée et d’être facile et rapide à manger. Si elles sont trop épaisses, les bouillies risquent d’être diluées à l’eau. La qualité de la farine, mais surtout celle de la bouillie ‘‘telle que mangée par l’enfant’’ est importante : En effet,
5. ACCES A L’ALIMENTATION DIVERSIFIEE FAMILIALEDès que l'enfant s’en montre capable, il faut varier son alimentation par de petits en-cas nutritifs (fruits, bananes, beignets, biscuits, pain…), et lui proposer une partie puis la totalité du plat familial. Peu à peu il en consommera de plus en plus de lui-même. Mais s’il est malade ou déjà malnutri, l’enfant risque de ne pas être capable de diversifier son alimentation par faiblesse motrice, fatigabilité, difficultés à absorber et à digérer les aliments solides. Cela aboutit à un dégout alimentaire et l’enfant n’accepte plus que le sein. Il aura alors besoin d’aliments spécialement adaptés (cf document 6f Les BCL dans le traitement des malnutritions). 6. EVOLUTION DES SOURCES ALIMENTAIRES DE 0 A 24 MOIS6.1 L’enfant va devoir passer du lait maternel à l’alimentation familiale.
Le passage du lait maternel au plat familial 6.2 Selon le modèle alimentaire, les besoins énergétiques seront comblés différemment Ces 2 courbes illustrent la complémentarité des apports énergétiques au cours des 24 premiers mois. La somme des apports énergétiques (ligne continue) est mise en regard des besoins énergétiques théoriques (ligne pointillée). Selon que l’alimentation est bien conduite ou insuffisante, ces besoins théoriques sont couverts, ou ne le sont pas.
NB. La corrélation poids/âge a été tracée à partir de la courbe supérieure du "Chemin de la Santé" établies à partir des Courbes OMS, c'est-à-dire correspondant à la moyenne des poids observés dans les populations d'enfants bien nourris. - La première courbe ‘’idéale’’ montre un allaitement jusqu’à deux ans, complété à partir de six mois par « une Bouillie Concentrée Liquéfiée » de type BAMiSA, apportant 200 à 250 Kcal par jour. Cette bouillie de complément quotidienne permet d'attendre que l'alimentation familiale, commencée à 12 mois prenne complètement le relais. - La seconde courbe fait apparaître les risques d'un sevrage précoce (avant 12 mois). Même si l'on donne deux Bouillies Concentrées Liquéfiées apportant 400 à 500 Kcal par jour, le déficit énergétique n'est pas comblé malgré l’alimentation familiale. Seule une alimentation lactée de remplacement peut équilibrer un sevrage précoce. Des courbes analogues pourraient être tracées en fonction des besoins et des apports en protéines ou en lipides. Elles feraient apparaître, lors du sevrage précoce, des déficits de même ordre ou même plus importants.
OMS 2012. La nutrition chez la mère, le nourrisson et le jeune enfant.
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