Prix des farines, |
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document 01g - bamisagora.org |
version 07/12/2017 | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Chacun sait que la prise en charge des enfants malnutris a un coût, d'autant plus élevé que l'état de l'enfant s'éloigne des courbes normales de croissance. Un ordre de grandeur du seul coût des aliments thérapeutiques est donné par le site www.actioncontrelafaim.org . La page destinée aux donateurs indique : "Avec 28 €, vous permettez à 1 enfant malnutri de bénéficier d'un traitement à base de pâte nutritionnelle pendant 8 semaines" (1). Cet ordre de grandeur est également indiqué par le message MSF "1 euro par semaine, c'est par exemple 3 sachets d'aliments thérapeutiques" (2) Si l'enfant malnutri souffre de pathologies associées, les coûts sont encore plus élevés. La malnutrition est une lourde charge morale et financière pour les parents souvent déjà en grandes difficultés. Pour de nombreux Etats, c'est un problème majeur de Santé Publique qui les conduit à solliciter l'aide des organismes internationaux et des ONG. Pour le bénéfice de tous, il y a donc lieu d'intensifier les politiques qui investissent dans la prévention pérenne et autonome de la malnutrition. . Pour traiter les malnutritions aiguës sévères (MAS), la prise en charge médicalisée avec des aliments thérapeutiques efficaces reste nécessaire. Mais pour prévenir et prendre en charge la malnutrition modérée, une approche de Santé Publique maîtrisée par les populations elles-mêmes est possible. Pour être généralisable et porteuse d'avenir, cette approche fait appel aux ressources locales plutôt qu'à des produits alimentaires ''venant d'ailleurs''. Hélas, cette approche est souvent en concurrence avec les intérêts de l'agro-industrie qui, sous couvert d'action humanitaire, voient dans le traitement et la prévention des malnutritions un vaste marché. Le Projet BAMiSA s'inscrit dans une politique de Santé Publique gérée par les populations elles-mêmes, à moindre coût, de façon autonome et pérenne. Ce Projet permet, de plus, la mobilisation de l'économie locale. Ce document considère les farines et bouillies BAMiSA sous leur aspect financier, avec l'objectif de comparer le coût de la calorie au moment où elle est consommée par l'enfant. Le coût de ce qui est mangé réellement par l'enfant devrait, en effet, être davantage pris en considération par les politiques nutritionnelles. Le Projet BAMiSA est particulièrement attentif à la proximité producteurs de matières premières / transformateurs / consommateurs, de façon à minimiser les coûts. La gestion du Projet par des acteurs locaux, au sein d'associations ou de structures de santé permet de mettre à la disposition des actions de Santé Publique de la farine provenant d'un circuit court, sans but commercial. Les acteurs du Projet BAMiSA s'engagent en effet, en signant la Charte BAMiSA (3), à « Fonctionner de façon autonome selon le principe de simple recouvrement des coûts de production », c’est-à-dire en dehors d'objectifs lucratifs". Pour établir le prix réel des aliments ''au moment où ils seront consommés'', il y a donc lieu de tenir compte des coûts "annexes" (acheminement, distribution, …) et non du seul "prix fournisseur". Ces coûts annexes peuvent être très importants. (1) Le coût de la ration utilisée sur place par ACF est ainsi de 0,5 € par jour et par enfant. (2) Le coût d'un sachet d'aliments thérapeutiques (une ration) est ainsi de 0,33 €" (3) Article 9 de la Charte document 01d sur le site www.bamisagora.org De façon conventionnelle, la "ration", désigne ici la quantité énergétique de complément ou de supplément nutritionnel utilisée pour la prévention ou de traitement des malnutritions, qui est de 500 Kcal. Il peut s'agir de pâtes nutritives comme le sachet de 92 g d'Aliments de Supplément Prêt à l’Emploi (ASPE)(4) ou de bouillies. S’il s’agit de bouillies, la nature des rations doit être compatible avec les capacités bucco-digestives de l'enfant, c’est-à-dire être de faible viscosité, avoir une densité énergétique proche de 120 Kcal/100 ml pour être donnée sous un faible volume et ne pas contenir trop d'amidon. A ce titre, toutes les bouillies ne sont pas "équivalentes". Une ration de 2 bouillies BAMiSA (60 g x 2 de farine pour 200 ml x 2 de bouillie concentrée liquéfiée) répond à ces critères. La FARINE BAMiSA, combien ça coûte ?
Quelques chiffres peuvent être établis sur les coûts de la farine BAMiSA® :
Tableau n°1 : Prix de farine BAMiSA®, selon le poids et les calories, La BOUILLIE BAMISA, combien ça coûte ?
Le MALT, combien ça coûte ?
Une ration de 500 Kcal, "au moment où elle est consommée'', combien ça coûte ? La comparaison du coût réel des "rations" permet d'éclairer les prises de décisions et de mieux gérer les ressources de l'aide internationale. Pour cela, le recensement des disponibilités locales en aliments capables de répondre aux exigences de prise en charge de la malnutrition et le calcul du prix réel des aliments importés sont des démarches nécessaires. (4) ou "Ready to Use Supplementary Food" (RUSF) (5) Le prix réel est à fixer entre l’acheteur et l’UPA, lors de chaque commande. Le tableau n°2 permet de comparer différents types de "rations" :
Tableau n°2 : Comparaison des prix de différentes ''rations'', Ce travail comparatif demande une volonté politique. Il n'est pas systématiquement entrepris. En effet, la distribution gratuite d'ASPE ou autres produits, constitue une réponse toute faite, facile, même si elle est plus coûteuse. La reconnaissance des efforts locaux d'autonomie devrait aussi entrer en ligne de compte dans les choix.
Mais, est-il possible de comparer 500 Kcal de bouillie BAMiSA et d'ASPE ? La question doit en effet être posée car la farine BAMiSA n'est pas "fortifiée" en minéraux et vitamines et les fréquentes carences nécessitent d'être corrigées. Les stratégies d'urgence et à court terme justifient pleinement la distribution d'aliments "fortifiés", ''tout prêts''. La distribution de compléments minéralo-vitaminiques sous forme pharmaceutique est une autre stratégie d'urgence. Ces distributions, efficaces et peu coûteuses, peuvent s'associer à l'utilisation de bouillies de type BAMiSA. Les stratégies à moyen et long terme de prévention et le traitement de la malnutrition doivent être associés à l'apport quotidien de micronutriments par les sources ''ordinaires'', sous contrôle de l'éducation nutritionnelle. Ces sources sont l'allaitement maternel prolongé, la consommation du plat familial, la consommation de légumes et de fruits, et les "bouillies concentrées liquéfiées". Celles-ci associent une céréale et des légumineuses grasses, puisqu'elles sont liquéfiées sans être diluées, comme la bouillie BAMiSA. Il faut en effet considérer que les bouillies sont une source non négligeable de minéraux et vitamines lorsqu'elles sont préparées avec 60 g de farine composée (au lieu des 15 à 20 g de farine simple des bouillies habituelles). Tripler la densité énergétique d'une bouillie, c'est aussi tripler l'apport en micronutriments ! (6) Document 09b www.bamisagora.org La qualité et l'efficacité d'une politique de lutte contre la malnutrition n'est donc pas directement liée à son coût. Par exemple, avec 28 € selon ACF, on peut donner une ration de pâte nutritionnelle à 1 enfant malnutri pendant 8 semaines (0,5 € x 56 jours). Avec 28 €, on peut, comme à Niamey, donner une ration (2 bouillies BAMiSA communautaire) à 2 enfants malnutris pendant 8 semaines (0,25 € x 56 jours x 2 enfants). Et certains programmes BAMiSA fonctionnent sans que la farine ne soit vendue. C'est le cas de quelques projets, au Niger par exemple (A Konni, l'ONG Mouvement pour la Paix www.mpdl.org met en place des Foyers d'Apprentissage et de récupération Nutritionnelle où la préparation de farine et de bouillies Bamisa est enseignée aux mères) et au Cameroun, (Mme DANADAM, animatrice de l'association Femme et Promotion de Maroua, écrit le 22 août 2017 : "Nous, jusqu'ici, nous avons toujours appris aux mamans à fabriquer elles-mêmes leurs farines, à préparer et à liquéfier la bouillie. Les animatrices dans certaines localités du Diocèse ont aidé les centres de santé à fabriquer ces farines pour proposer aux femmes qui viennent pour la CPN et la PMI" Ce dernier témoignage donne l'espoir qu'un jour les enfants seront mieux nourris grâce aux seules ressources humaines et agricoles locales, que des financements extérieurs seront d'avantage utilisés pour promouvoir l'autonomie, et que la malnutrition ne sera pas marchandisée. Les projets "Nutrition à Assise Communautaire, comme ceux mis en place par "Médecins d'Afrique" www.medecins-afrique.org, vont dans ce sens.
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